Dès les premiers pas, le visiteur est happé par la scénographie de Sylvie Zerat, pensée sur une idée originale de Constance Guisset. Rien de figé, tout respire le mouvement. Le Grand Palais n’est plus seulement un écrin, il devient acteur, complice des œuvres.
Impossible de rester indifférente devant l’exposition « Beautés désordonnées » de Jean-Hubert Martin. Ici, une statue lobi dialogue avec un Magritte, là une calligraphie italienne du XVIe siècle se frotte à une sculpture hyperréaliste contemporaine. Le choc des époques devient une évidence, et l’émotion prend le pas sur la chronologie. C’est un accrochage qui bouscule, qui libère le regard — et qui rappelle que l’art, avant tout, est affaire de sensations.
Cette année, FAB PARIS a une saveur particulière : le centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, qui a donné son nom au style Art déco. La galerie Vallois, nouvelle venue au salon, a choisi de marquer l’événement avec éclat. Son stand spectaculaire réunit vingt chefs-d’œuvre signés Pierre Chareau, Paul Iribe, Eileen Gray, André Groult, Pierre Legrain, Armand-Albert Rateau ou encore Jacques-Émile Ruhlmann. Une célébration flamboyante d’un style qui, un siècle plus tard, n’a rien perdu de sa modernité.
Côté joaillerie et horlogerie, la Maison Riondet rend hommage à cette esthétique raffinée en présentant un ensemble de bijoux et de montres Art déco historiques. Des pièces qui rappellent combien ce mouvement a su conjuguer élégance et innovation jusque dans les arts décoratifs les plus précieux.
La galerie Landau Fine Art (Canada/Suisse) a frappé fort en dévoilant une cinquantaine d’œuvres de grands maîtres modernes aux provenances prestigieuses : deux huiles de Picasso ayant appartenu à Kahnweiler, une toile sublime de Magritte, mais aussi des pièces de Chagall, Léger et Giacometti. Un véritable feu d’artifice muséal au cœur du salon.
Dans un registre plus intime, Connaissance des Arts et le photographe Antoine Schneck ont présenté en avant-première une trentaine de clichés issus de la série *100 ateliers, 100 artistes – La scène française*. Réalisé entre 2015 et 2022, ce projet met en lumière l’importance de l’atelier dans la vie de l’artiste. Ces portraits multiples, à la fois sobres et pénétrants, seront bientôt réunis dans un ouvrage dirigé par Guy Boyer, publié aux Éditions courtes et longues.
FAB PARIS 2025 a aussi offert un moment rare : la restauration en direct d’un tableau d’Hippolyte Lazerges (1817-1887), provenant de la chapelle de la Sorbonne. Les restauratrices, présentes sur place, répondaient aux questions des visiteurs tout en redonnant vie à cette œuvre. Une initiative de la Ville de Paris, inscrite dans le vaste projet de réouverture de la chapelle, menée avec la Chancellerie des Universités et le soutien du World Monuments Fund.
FAB PARIS n’est pas seulement un rendez-vous d’esthètes, c’est aussi un lieu d’ouverture. Le fonds de dotation Philanthropic ArsNova, initié par la maison Taittinger, a invité des jeunes des Apprentis d’Auteuil. L’association IKMP, inspirée par Kylian Mbappé, a permis à des jeunes des quartiers défavorisés de découvrir le salon. Quant à « Rêver pour guérir », elle a apporté une touche d’humanité bouleversante en stimulant l’imaginaire des enfants hospitalisés.
En quittant le Grand Palais, je garde en mémoire cette impression d’avoir traversé un monde en expansion, où les siècles se parlent, où les styles se répondent, où l’Art déco croise le contemporain, où l’émotion prime sur l’érudition. FAB PARIS 2025 n’est pas seulement une foire : c’est une déclaration d’amour à l’art, dans toute sa diversité et sa vitalité.
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