Le Palais Brongniart, situé au cœur de Paris, incarne une part de l’histoire financière et architecturale de la ville. Construit sous l’impulsion de Napoléon Ier et achevé en 1826, il abritait la Bourse de Paris jusqu’en 1998. Son architecture néoclassique, imaginée par l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, se distingue par ses colonnes imposantes qui rappellent les temples antiques. Lieu de transactions et d’effervescence économique pendant près de deux siècles. Aujourd’hui, le Palais accueille événements et expositions, transformant cet ancien centre de la finance en espace culturel et institutionnel.
Le Salon du Dessin dépasse le simple cadre d’une exposition. Il fédère la Semaine du Dessin, multipliant les événements et rencontres dédiés aux arts graphiques. Les collectionneurs, historiens et curateurs se déplacent pour découvrir des œuvres rares et rencontrer les experts du secteur.
Parmi les galeries présentes cette année, plusieurs participations enrichissent la programmation. Stern Pissarro de Londres, Michael Werner, James Butterwick ou encore la Galleria d’Arte Maggiore rejoignent l’événement. Larock-Granoff, Florian Sundheimer et F. Baulme Fine Arts complètent la liste avec des œuvres d’art ancien et moderne. Des galeries comme Claude Bernard, Christopher Bishop et Ronny Van de Velde font leur retour après plusieurs années d’absence.
Le Musée des Beaux-Arts de Reims, en pleine rénovation, expose 46 dessins, parmi lesquels des portraits de Lucas Cranach Le Jeune et des œuvres de Simon Vouet, Charles Le Brun et Maria-Helena Vieira Da Silva. Cette sélection permet de maintenir une visibilité sur les collections du musée malgré sa fermeture temporaire.
La Tavolozza Foundation, autre invitée d’honneur, présente une sélection d’œuvres autour du thème de l’artiste et du voyage. Fondée en 2001 par Katrin Bellinger, cette collection rassemble 1800 dessins, peintures et gravures.
Le Salon du Dessin offre l’occasion d’examiner de près diverses techniques graphiques. Le dessin à la plume et à l’encre brune, utilisé dès la Renaissance, s’illustre à travers des œuvres du Parmesan, des surréalistes et des artistes néerlandais comme Adriaen van de Venne.
Le papier bleu, apparu à Venise au XVIᵉ siècle, permet aux artistes de jouer sur les contrastes. Stefano Pozzi, exposé par la galerie Sabrier & Paunet, en exploite les subtilités dans un hommage aux grands peintres comme Guido Reni.
Le pastel s’impose aussi au salon. Claude Hoin, spécialiste du portrait, est présenté par Didier Aaron. Henry van de Velde, influent dans l’Art nouveau et le Bauhaus, voit l’un de ses pastels mis en avant par Ronny Van de Velde. Ditesheim & Maffei propose une œuvre de Sam Szafran, qui dans les années 1960 travaillait sur le motif du chou, influencé par ses souvenirs d’enfance.
L’aquarelle, quant à elle, occupe une place particulière. Son jeu de transparences et de couleurs me fascine. Je trouve cette technique vivante et fluide, capable de capter une atmosphère avec une simplicité apparente mais une grande maîtrise. La galerie romaine Paolo Antonacci expose un dessin d’Ippolito Caffi, tandis que la Galerie de la Présidence présente plusieurs aquarelles d’Henri Edmond Cross, dont « La couture », qui se distingue par sa fraîcheur.
Le Salon du Dessin permet d’explorer les multiples facettes des arts graphiques. Des techniques anciennes aux expressions contemporaines, il offre une vue d’ensemble sur l’évolution du dessin et son importance dans la création artistique. Ce rendez-vous annuel confirme son rôle central dans la valorisation de cette discipline et attire collectionneurs et spécialistes.
Margarita.
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