Dès 1792, alors que la Révolution française continue de bouleverser l’ordre établi, l’Assemblée législative ressent le besoin de disposer d’ouvrages de référence. En 1793, l’abbé Grégoire est nommé bibliothécaire, et en 1794, le Comité de Salut public décide de constituer une collection des meilleurs ouvrages relatifs aux travaux des différents comités de la Convention nationale. Cette collection deviendra le noyau de la Bibliothèque de l’Assemblée Nationale.
Sous la direction d’Armand Gaston Camus, la bibliothèque s’accroît rapidement grâce aux ouvrages tirés des Dépôts littéraires, où furent réunies les bibliothèques des religieux et des émigrés durant la Révolution. De 1796 à 1828, elle bénéficie d’un dépôt légal qui enrichit encore ses collections. La bibliothèque devient non seulement un organe de documentation pour le législateur, mais aussi un cabinet de pièces rares et précieuses, notamment grâce aux achats de Pierre-Paul Druon à partir de 1804.
Cependant, l’installation de la bibliothèque reste précaire et changeante jusqu’en 1834. À cette date, après l’acquisition par l’État de la propriété du duc de Bourbon en 1827, Jules de Joly édifie des locaux définitifs sur l’emplacement d’anciennes cours et jardins : un majestueux vaisseau de 42 mètres de long, 10 mètres de large et 15 mètres de haut, terminé par deux hémicycles et divisé en cinq travées coiffées de coupoles. En 1838, Eugène Delacroix est chargé de sa décoration, un travail qui prendra neuf ans en raison des interruptions causées par les sessions parlementaires.
Chacune des cinq coupoles de la bibliothèque est consacrée à une discipline différente, illustrée par des scènes et des événements marquants : au centre la Législation, d’un côté la Théologie et la Poésie, de l’autre la Philosophie et les Sciences. Delacroix, avec son génie pictural, confère à chaque coupole une atmosphère unique, où le passé et le présent semblent se fondre harmonieusement.
Les anecdotes sur la décoration de la bibliothèque par Delacroix sont nombreuses. On raconte qu’il passait de longues heures perché sur les échafaudages, pinceau à la main, absorbé par la création de fresques monumentales. Un jour, alors qu’il peignait la coupole consacrée à la Poésie, il aurait trouvé l’inspiration dans un recueil de vers de Victor Hugo, laissant transparaître dans ses scènes la mélancolie et la grandeur des mots du poète.
Aujourd’hui, la bibliothèque continue de s’enrichir, principalement pour répondre aux besoins des législateurs. Avec près de 300 000 notices répertoriées dans un catalogue informatisé, elle permet des recherches approfondies par auteur, titre, thème ou date de publication. Les ouvrages sont entreposés sur 18 kilomètres de rayonnages dans les sous-sols de la Cour d’honneur, un véritable labyrinthe de connaissances où chaque livre attend d’être redécouvert.
Ainsi, la Bibliothèque de l’Assemblée Nationale est un temple de la pensée et de la culture, un espace où chaque page tournée résonne comme un hommage à l’histoire et à la sagesse. En quittant ses murs, on emporte avec soi un fragment de cette richesse intellectuelle, une étincelle de savoir qui éclaire les chemins de la réflexion et de la création.
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