Apparue dans les années 1980, l’œuvre de Jean-Michel Basquiat, artiste américain d’origine haïtienne par son père, est aussi précoce que fulgurante.

De 1977 à 1980, il tague les murs de Manhattan de messages poétiques et subversifs sous le sigle de SAMO. En 1980, devenu l’ami d’artistes comme Andy Warhol, Keith Haring et Francesco Clemente, il délaisse la rue pour se consacrer à la peinture. Porté par l’énergie du hiphop (sampling, scratching, deejaying), sa pratique condense des références multiples : de Picasso à Penck, de Schwitters à Dubuffet et au mouvement Cobra, du jazz au vaudou. Ses références s’élargissent également à l’histoire et à la littérature mondiales, d’Homère à Malcolm X et Napoléon.

Son style se caractérise par un chromatisme à la fois hardi et économe, par la répétition de figures primitives, de symboles comme la couronne ou le crâne, ou encore de chiffres et de formules scientifiques. Tels des palimpsestes, ses œuvres superposent dessins, ratures, peinture, collages de photocopies ou d’objets. La complexité chaotique et assumée de ses compositions conjugue une exubérante spontanéité et une maîtrise de matériaux et techniques variés, de l’acrylique à la sérigraphie, des marqueurs aux sprays.