L’exposition universelle de 1900 se veut plus ambitieuse que les précédentes ; bilan d’un siècle, elle inaugure aussi le nouveau siècle. Elle a surtout laissé dans Paris des traces importantes. Elle accueille des pavillons somptueux et rend hommage au siècle qui s’achève et célèbre le nouveau qui s’annonce riche en découvertes et en progrès techniques.

Elle s’ouvre le 14 avril 1900, inaugurée par le président de la République Émile Loubet, et ferme ses portes le 12 novembre, après avoir reçu plus de 50 millions de visiteurs et accueilli 83 047 exposants, dont 38 253 français.

Elle s’étend sur 120 hectares et ajoute aux sites de l’exposition de 1889 celui du palais de l’Industrie sur les Champs-Elysées et les quais de la rive droite, de la Concorde au Trocadéro. L’idée majeure en est la création d’un axe monumental des Champs-Elysées aux Invalides par le pont Alexandre III. Le Palais de l’Industrie est remplacé par le Grand et le Petit Palais. Le Grand Palais est caractéristique du « style Beaux-Arts »  la structure métallique et la grande verrière sont enrobées d’un habillage de pierre et enrichies d’un décor éclectique.

L’exposition a vu l’ouverture de la première ligne du métropolitain, (Porte de Vincennes – Porte Maillot) inaugurée le 19 juillet 1900 (les entrées de stations sont conçues par Hector Guimard) et la construction de nouvelles gares : gare d’Orsay, gare des Invalides et la reconstruction de la gare de Lyon.

L’étendue du site impose de mettre en place des moyens de déplacement internes : des bateaux sur la Seine et surtout la « rue de l’avenir », trottoir roulant à deux vitesses monté sur pilotis à hauteur du premier étage des immeubles qui fait le tour des sites sur la rive gauche.

Il s’agit aussi de mettre en valeur les richesses de l’empire colonial, de célébrer l’amitié franco-russe (d’où la construction du pont Alexandre III), d’affirmer l’excellence française dans le domaine technologique (l’invention du cinématographe ou la découverte du radium). C’est Paris « Ville lumière » qui s’expose et le style 1900, beaucoup plus académique et imposant. 

L’entrée principale se fait par une porte monumentale sur la place de la Concorde. Le Grand et le Petit Palais accueillent les beaux-arts, peinture et sculpture ; l’esplanade des Invalides présente en parallèle l’artisanat et les créations françaises et étrangères. Les pays participants disposent chacun d’un pavillon sur le quai d’Orsay. Le Champs de Mars présente les nouveautés techniques en particulier dans le palais de l’électricité et dans celui de l’optique. Les jardins du Trocadéro sont consacrés à une exposition coloniale et, sur les quais de la rive droite, on trouve une reconstitution du vieux Paris. Des films des frères Lumière sont projetés sur grand écran, Méliès filme l’exposition et le trottoir roulant.

Avec sa profusion de bâtiments à l’architecture éclectique et baroque, l’exposition se veut un hymne à la diversité et à la concorde du monde. C’est aussi, avec les souks de Tunis, les danseuses cambodgiennes et les exhibitions ethnologiques une justification des conquêtes coloniales et de la supériorité occidentale.

Si beaucoup de bâtiments seront détruits après l’exposition, des édifices importants comme le Petit et le Grand Palais, la Gare d’Orsay (aujourd’hui Musée d’Orsay) ou le Pont Alexandra III seront conservés bien heureusement !