Elle est née le 17 janvier 1944 à Paris. Elle grandit avec sa soeur Michèle, de dix-huit mois sa cadette dans un appartement parisien du IXe arrondissement. Sa mère les élève seule, avec son salaire d’aide-comptable. Leur père ne vit pas là. Il passe deux ou trois fois par an les voir et ne verse de pension alimentaire que très rarement. Les seules personnes que la jeune Françoise est amenée à voir, sont ses grands-parents maternels qui ont un pavillon de banlieue, à Aulnay-sous-Bois. Sa grand-mère est une personne un peu spéciale, qui va contribuer à la perturber : « de comportement névrotique à un degré important, de style castrateur, envahissante » comme le dira bien plus tard la chanteuse elle-même.

La guitare, l’un des rares cadeaux que lui fera son père, lui permet de se lancer dans l’aventure. Françoise Hardy compose des mélodies et entre au petit conservatoire de la chanson dirigé d’une main de maître par la redoutable Mireille qui, dans un premier temps, ne pense faire qu’une bouchée de cette jeune étudiante un peu gauche.

Françoise Hardy commence à faire des chansons parce que la seule chose qui l’intéresse dans la vie, c’est d’écouter celles des autres. Des opérettes avec Georges Guétary qu’elle adore dès son plus jeune âge, elle passe ensuite à Paul Anka, Charles Trenet et Cora Vaucaire. Elle reprend et chante à son tour dans sa chambre les succès de ses idoles.

Françoise Hardy apprend par les journaux qu’une maison de disques souhaite auditionner de jeunes chanteurs et chanteuses. Elle s’y rend et malgré l’échec, se rend compte qu’elle peut espérer se présenter ailleurs. C’est en fait au bout de trois auditions et quelques cours de solfège, que Françoise Hardy signe un contrat avec la maison de disques Vogue, le 14 novembre 1961 à l’âge de 17 ans.

En avril 1962, Françoise Hardy enregistre dans des conditions aléatoires son premier 45 tours. Elle interprète « Oh oh Chéri » que les deux auteurs attitrés de Johnny Hallyday ont écrit, et y ajoute trois autres chansons qu’elle-même a écrites, dont le titre « Tous les garçons et les filles », qui plaît beaucoup à Daniel Filipacchi, présentateur de l’émission culte en France « Salut les Copains » sur la station de radio Europe1. En fait, c’est environ deux millions de disques qui seront vendus de ce titre.

Françoise Hardy est propulsée en quelques mois, nouvelle idole de la chanson, comme le furent un peu avant elle, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila ou Richard Anthony. C’est la génération des Yéyés, courant musical des années 60.

Son premier album, qui est en fait une compilation des 45 tours déjà sortis, est publié en 63 et obtient le prix de l’Académie Charles-Cros ainsi que le Trophée de la télévision française. La même année, elle participe au concours de l’Eurovision où bizarrement, elle représente la Principauté de Monaco avec le titre « L’amour s’en va ».

Une autre tournée est programmée en 64 qui l’emmène jusqu’en Italie, au Festival de San Remo, concours de chansons très célèbre. Elle chante en italien « Parla mi di te ». N’ayant pas une voix très imposante et marquante, elle séduit en français, comme dans d’autres langues par la justesse de ses mots et la sensibilité que cela évoque.

Très populaire, Françoise Hardy est une vedette malgré elle. Elle n’est pas tellement à l’aise dans ce nouveau rôle qu’on lui fait jouer. Mais son élégance naturelle et son caractère légèrement distant, font de cette belle jeune femme une nouvelle recrue pour les couturiers désireux de montrer leurs récentes créations : Courrèges d’abord, Paco Rabanne et même un peu plus tard, Chanel et Yves Saint-Laurent. Cette nouvelle facette du personnage de « Mademoiselle Hardy » est mise en avant par le toujours très présent Jean-Marie Périer, qui pousse la chanteuse dans cette voie.

En 1965, elle tente une nouvelle expérience cinématographique : « Une balle au coeur » de Jean-Daniel Pollet. Malheureusement le tournage ne se passe pas très bien. Mais le film est relativement bien accueilli à sa sortie en février 66 et la prestation de la jeune actrice, couverte d’éloges.

Fin 65, elle retourne à l’Olympia, en première partie cette fois, des Compagnons de la Chanson. La presse ne comprend pas pourquoi une chanteuse aussi résolument moderne, accepte la compagnie de ces chanteurs que beaucoup ont oublié. Elle voit là une marque d’indifférence de plus, chose qu’on lui reproche souvent. Mais sa notoriété est telle qu’elle dépasse largement les frontières. Françoise Hardy côtoie à ce moment-là, par l’intermédiaire de son petit ami, Jean-Marie Périer, les stars de la pop music, comme les Beatles ou Mick Jagger des Rolling Stones.

Françoise Hardy et Jacques Dutronc, c’est l’un des couples les plus mythiques des années 1970s. Ensemble de 1967 à 1990, ils ont fait rêver toute une génération avec leur idylle. Une histoire d’amour d’autant plus passionnante que 25 ans après, les deux exs sont toujours très amis. Alors qu’elle vient tout juste de sortir son dernier opus « Personne d’autre », Françoise Hardy a en effet révélé qu’elle avait écrit un de ses derniers titres en pensant à son ex-amour. Une révélation qui a incité la chanteuse à en dire un peu plus sur la naissance de son idylle avec Jacques Dutronc.