On attribue au mot parfum une origine antique ; perfumare, signifierait « par la fumée », élément nécessaire à ses premières utilisations des fumigations sacrées, médicinales, ou rituelles. Arôme, effluve, fragrance… une petite histoire du sacré et de la séduction.

Les Égyptiens sont reconnus pour avoir très tôt maîtrisé les compositions odorantes utilisées pour des fumigations, onguents, huiles parfumées et embaumements. Sous la domination de Jules César, le culte du corps, dont le parfum devient un inconditionnel accessoire, atteint son apogée. Dans cette société polythéiste, on va jusqu’à associer à chaque divinité un parfum. Si Rome en démocratise l’usage, sans pourtant innover en termes de créativité, elle révolutionne le transport et le commerce ; plus léger, le verre soufflé ou moulé est imperméable aux odeurs et détrône ainsi les contenants en terre. Du point de vue de l’histoire des odeurs, on ne distingue pas de réelle rupture entre le Moyen Âge et la Renaissance. Les usages profanes du parfum régressent devant l’austérité religieuse.

Le style Art nouveau, puis celui Art déco œuvrent à cette sophistication. Les parfumeurs travaillent étroitement avec les cristalleries pour rendre cette «robe» la plus désirable possible. La révolution industrielle favorisera cette esthétique nouvelle, adéquation de l’image avec son produit. Les flacons créés pour le parfumeur François Coty à partir de 1920 par le maître verrier René Lalique, qui allie virtuosité et procédés mécaniques, sont emblématiques de l’époque. Les flacons reflètent les senteurs qu’ils habillent. Parallèlement, une automatisation croissante permet de lancer de grandes séries sur le marché. Le parfum devient un produit industriel et mondial…

Si les collections du musée présentent un ensemble historique très vaste sur plusieurs milliers d’années et provenant de tous les continents, l’ambition était pour ce lieu de présenter l’aventure du parfum à Grasse.

Le Musée International de la Parfumerie compte trois nouveaux espaces emblématiques au sein du Musée et de son parcours permanent, qui concernent la période de la Renaissance jusqu’au XXIe siècle. Une part belle à ces thématiques contemporaines de la parfumerie. Vous pourrez visiter dès votre entrée dans le musée, un espace consacré à une représentation pédagogique sur l’art de faire un parfum aujourd’hui puis après un passage dans la galerie principale du Musée et la serre, à découvrir les salles récemment réhabilitées de l’hôtel Pontevès dédiées à la période Antiquité/Moyen-Age.
Et pour prolonger votre visite, nous vous invitons à rejoindre le Musée d’Art et d’Histoire de Provence (à 2mn à pied) où seront exposés une sélection d’objets du Musée International de la Parfumerie du 18ème au 21ème siècle.

De tous les parfums, l’eau de Cologne possède une structure olfactive évidente, lisible, compréhensible par tous, inscrite dans la durée et dans l’histoire de la parfumerie. Elle est un parfum d’une haute technicité et pourtant très simple à réaliser, ce qui ne signifie pas facile à faire. Elle se joue du dandy, de l’aristocrate, du punk, du banquier, de l’ouvrier ou du bourgeois. Elle n’a pas de genre et concerne tous les milieux sociaux. Une exposition dédiée jusqu’à Janvier 2020…

Depuis le 1er janvier 2010, ces jardins sont devenus le conservatoire des plantes à parfum du musée International de la parfumerie : un espace naturel témoin du paysage olfactif liée à l’agriculture locale. Il s’engage à présenter au public les plantes à parfum, les plantes aromatiques et tout végétal présentant un intérêt du point de vue de l’histoire des cultures méditerranéennes et de la parfumerie. Outre la volonté d’être un conservatoire botanique à ciel ouvert, les jardins se veulent être un outil de sensibilisation ludique au jardinage biologique. Compost, engrais verts et autres techniques de paillages sont utilisés pour apporter aux végétaux les éléments nécessaires à leur épanouissement, tout en respectant le sol et en optimisant l’apport d’eau.