Louise Bourgeois avait le sentiment d’être utile. Enfant, elle est turbulente et remarque que sa jeune nounou anglaise est l’amante de son père et que sa mère ferme les yeux sur cette relation. Cette découverte va marquer profondément l’enfant. La reconnaissance de son travail artistique grandit avec les dernières années de sa vie, où elle s’affirme comme une influence importante pour les nouvelles générations d’artistes, particulièrement féminines.

Née à Paris en décembre 1911 et grandi en France, l’essentiel de sa carrière artistique s’est déployée à New York. Mais c’est à l’âge de dix ans, qu’elle commença à aider ses parents pour les dessins des tapisseries et à faire les pieds manquants ainsi que d’autres motifs lorsque le dessinateur M. Richard Guino était absent. Ce travail de dessin est son premier contact avec l’art :

« Quand mes parents m’ont demandé de remplacer M. Richard Guino, cela a donné de la dignité à mon art. C’est tout ce que je demandais. »

Elle s’inscrit ensuite aux Beaux arts de Paris puis fréquente plusieurs Universités. Elle aura comme professeurs des artistes comme Paul Colin, Cassandre ou bien encore Fernand Léger. Son œuvre s’imprègne de ses traumatismes personnels où elle développe des thèmes liés à la féminité, la sexualité, la famille et la petite enfance. Elle les traite en utilisant des matériaux et des objets très variés, et en inventant des formes monumentales comme ses sculptures araignées, ouvrant une voie très avant-gardiste de l’art contemporain.

En 1937, elle rencontre l’historien d’art américain Robert Goldwater. Elle l’épouse et s’installe avec lui à New York dès l’année suivante. C’est là qu’elle entre en relation avec le milieu des surréalistes, dont la plupart ont quitté la France pour les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et présente sa première exposition personnelle en 1945.