Les colonnes Morris et leurs affiches de spectacle sont présentes depuis le XIXe siècle dans les rues de Paris. XIXe siècle, Paris & urbanisme. Votre esprit alerte vient de faire surgir un nom : Haussmann ! C’est en effet à cette époque que le préfet Haussmann décide de transformer Paris en ville moderne.

Cette superbe image de couverture, nous la devons à Brassaï, nommée, Une colonne Morris dans le brouillard, Avenue de l’Observatoire, prise en 1934.

Le mobilier urbain fait alors son apparition. Les fameux bancs publics (et leurs amoureux), qui seront chantés par Brassens, mais aussi les colonnes Morris ! « Ah ! déjà, à l’époque, la publicité envahissait les rues ! » pensez-vous peut-être. Pas si simple : à l’époque, Paris était la proie de l’affichage sauvage, et c’est dans le but de lutter contre ce fléau que le Berlinois Ernst Liftas invente ces colonnes. Alors pourquoi ne s’appellent-elles pas les « colonnes Liftas » nous direz-vous ? Tout bonnement à cause d’un rapt publicitaire !

Gabriel Morris, imprimeur de son état, en obtient la concession à des fins publicitaires en 1868 : il finance la construction de 150 colonnes en contrepartie de 15 ans de monopole d’exploitation. De quoi attacher son patronyme à ce qui est devenu l’un des emblèmes du patrimoine parisien. Aujourd’hui encore, elles servent de support aux affiches de spectacles, et on en trouve plus de 500 à Paris.