Le projet de Jean Nouvel a été retenu en 2007 pour le nouveau bâtiment de la Philharmonie de Paris. Auteur entre autres du Centre de Culture et de Congrès de Lucerne, de la salle symphonique de Copenhague et du Musée du Louvre à Abou Dabi, l’architecte s’est associé à l’acousticien Néo- Zélandais Sir Harold Marshall (de la société Marshall Day Acoustics qui a conçu l’acoustique). Il a par ailleurs bénéficié du conseil de l’acousticien Japonais Yasuhisa Toyota. L’architecte Brigitte Métra a été associée à la salle.

« Il s’agit de redonner son lustre au concert, à cette expérience unique que représente chacun d’entre eux qui ne sera pas seulement le ravissement provoqué par la musique, mais aussi celui, visuel, sensoriel, de faire plaisir, de créer ce désir qui fait les philharmonies les plus prestigieuses. Celle de Paris se doit d’y appartenir. Elle y sera aidée par une esthétique puissante mais calme, marquée par la monomatière de l’aluminium moulé avec ses nuances de tons nacrés, délicatesse qui ajoute au mystère de la présence de la salle qui, dans les plis gris et argent de l’édifice, luit. »

J’ai eu la chance de pouvoir découvrir la Philharmonie de Paris dans le cadre du Week-end des Musiques à l’image Audi talents.

Au programme, deux concerts en images du London Symphony Orchestra, l’un dédié aux compositions de Gabriel Yared, l’autre, aux musiques de films de Steven Spielberg ; une performance électro-symphonique de Romain Benitez et Stéphane Mondoloni ; mais aussi des rencontres avec les réalisateurs et les compositeurs dans la Grande salle Pierre Boulez. Un moment inoubliable.

La couverture de la Philharmonie de Paris se compose de 340 000 oiseaux, répartis en 7 formes différentes et quatre teintes allant du gris clair au noir. Près de 265 000 oiseaux en tôle d’aluminium sont posés en bardage sur les façades pour gurer un grand envol. Les 65 000 oiseaux restants, conçus en fonte d’aluminium sur un contreparement de granit, habillent le parvis de la Philharmonie, la rampe d’accès ainsi qu’une partie de la toiture acoustique de la Grande salle.

Ni salle en « boîte à chaussures » (comme le Musikverein de Vienne), ni salle en « vignoble » (comme la Philharmonie de Berlin), la Grande salle de la Philharmonie invente un nouveau modèle, celui d’une salle enveloppante modulable et aérienne. La salle est une composition de deux chambres nichées l’une dans l’autre une chambre intérieure flottante contenant l’audience qui crée l’intimité visuelle et acoustique entre l’audience et les musiciens, et un espace extérieur avec sa propre présence acoustique et architecturale. Une innovation à la fois architecturale, scénographique et acoustique. L’architecte Jean Nouvel et l’acousticien principal de la salle, Sir Harold Marshall, ont conçu la salle lors de séances collaboratives mariant architecture, acoustique et scénographie.

L’acousticien sous-traitant de Jean Nouvel est le Néo-Zélandais Sir Harold Marshall de la société Marshall Day Acoustics. Il a récemment collaboré avec Zaha Hadid à l’Opéra de Canton et est considéré comme le pionnier et un grand innovateur de salles de concerts. Jean Nouvel a d’autre part bénéficié de l’expertise personnelle du Japonais Yasuhisa Toyota, associé notamment au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles.

Aujourd’hui encore, la fréquentation des concerts classiques dépasse trop difficilement le cercle des initiés. Pour y remédier et pour éviter que ne se consolident des inégalités, la Philharmonie contribue de manière décisive au renouvellement des publics. Cette ambition qui s’exprime à travers une oeuvre artistique et pédagogique plurielle est notamment dirigée vers les jeunes et leurs familles, qui constituent le terreau de la vie musicale future et que la Philharmonie place au cœur de son projet. Les chemins que pourront emprunter les auditeurs de demain sont multiples, et la Philharmonie veillera à n’en occulter aucun : ouverture à la jeunesse, démarche intergénérationnelle, oeuvre adaptée pour les individuels comme pour les groupes, projets éducatifs concertés avec l’Éducation nationale et les enseignants, transmission au moyen d’outils numériques…